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Les organisations citoyennes condamnent la proposition de loi sur la surveillance de masse

septembre 2015 par La Quadrature du Net

Lettre ouverte signée par des associations citoyennes du monde entier contre la proposition
de loi française relative à la surveillance internationale.

Les organisations de défense des droits civiques signataires de la présente lettre appellent les
parlementaires français à rejeter la proposition de loi relative aux mesures de surveillance des
communications électroniques internationales. Cette proposition met en péril le droit à la vie
privée des individus à travers le monde.

Avec cette nouvelle proposition de loi, l’Assemblée Nationale est sur le point d’adopter de
nouvelles mesures disproportionnées de surveillance des communications internationales. Basée sur
le principe de collecte massive des données, la proposition de loi vise à légitimer les pratiques
contraire aux droits civils et humains mis en place par les services de renseignement, et
notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni tels que révélés par Edward Snowden. Dans la mesure où
une grande partie du trafic Internet mondial transite à travers les câbles sous-marins français,
cette loi intégrerait la France dans le système de surveillance mondial.

Cette proposition s’ajoute à celle sur le renseignement adoptée en juin 2015 qui autorise, entre
autres, le Gouvernement à surveiller sans autorisation judiciaire les conversations téléphoniques
et électroniques des usagers. La loi sur le renseignement autorise également l’installation de
boites noires sur les infrastructures des fournisseurs d’accès à Internet afin de collecter
massivement les méta-données de millions de personnes innocentes. En juillet, le Conseil
constitutionnel avait censuré une mesure sur la surveillance internationale faisant partie de
cette loi, et la nouvelle proposition cherche à réintégrer le programme de surveillance
internationale. Cette proposition doit être votée le 1er octobre par l’Assemblée nationale.

Nous sommes particulièrement inquiets des éléments suivants :

* la proposition permettrait une surveillance de masse de millions de personnes en France et à
l’étranger ;

* les mécanismes de contrôle sont insuffisants et manquent d’indépendance. La collecte massive
de données sera conduite sous la seule autorité du Premier ministre, avec un contrôle uniquement
a prosteriori par l’autorité de contrôle (Commission nationale de contrôle des techniques de
renseignement, CNCTR). Ces mesures ne permettent pas de garantir la protection de la vie privée
et le respect des droits et libertés ;

* la période prévue pour la conservation des données est injustifiée, excessive (un an pour le
contenu, six ans pour les méta-données et huit ans pour les communications chiffrées) et en
contradiction avec les principes posés par la Cour de Justice de l’Union européenne dans son
arrêt du 8 avril 2014 invalidant la directive européenne sur la conservation des données ;

* la finalité des mesures est beaucoup trop large, comme par exemple « les intérêts essentiels
de la politique étrangère » et « les intérêts économiques et scientifiques essentiels de la
France » ;

* les termes flous laissent la possibilité d’utiliser de nouvelles technologies de surveillance
qui aurait pour conséquence une extension du champ d’application de la proposition de loi sans la
participation démocratique des institutions ;

* seuls les avocats, journalistes, parlementaires et magistrats établis en France pourront
théoriquement bénéficier d’une forme de protection, bien que la nature privée ou professionnelle
de leur communication ne pourra être établie qu’après le traitement des données. De plus, la loi
ne les protège pas d’une collecte massive et d’une exploitation de leurs communications.

Nous appelons ainsi le Parlement français à rejeter cette proposition de loi sur la surveillance
internationale afin de protéger les droits fondamentaux de toute personne dans le monde. Le
principe d’universalité des droits est un principe fondamental, en particulier au sein de l’Union
européenne. Nous vous appelons à renforcer les garde-fous en faveur des libertés et droits
fondamentaux, en rejetant cette proposition.

Merci.

Signataires :

[Access][1] [Alternative Informatics Association][2] [Amnesty
International][3] [AKVorrat.at][4] (Working Group on Data Retention Austria)
[Article 19][5] [Association for Progressive Communications][6] [Australian
Privacy Foundation][7] [Bits of Freedom][8] [Code Red][9] [Chaos Computer Club
(CCC)][10] [CPJ][11] (Committee to Protect Journalists) [Digitale Gesellschaft
e. V.][12] [Digital Rights Foundation][13] [EFF][14] [Electronic Frontier
Finland][15] [European Digital Rights (EDRi)][16] [FIDH][17] [FITuG][18]
[Global Voices AdVox][19] [Icelandic Modern Media Initiative IMMI][20] [Initiative
für Netzfreiheit][21] [IT-Political Association][22] [OpenMedia.org][23]
[Panoptykon Foundation][24] [Pen International][25] [Privacy
International][26] [Reporters sans frontières (Reporter Without Borders)][27]
[Vrijschrift][28] [World Wide Web Foundation][29] [Xnet][30]

[1] : https://www.accessnow.org/

[2] : http://www.alternatifbilisim.org/wiki/

[3] :https://www.amnesty.org/en/

[4] : http://akvorrat.at/

[5] : https://www.article19.org/

[6] : https://www.apc.org/

[7] : https://www.privacy.org.au/

[8] : https://www.bof.nl/

[9] : https://codered.is/

[10] : https://www.ccc.de/en/

[11] : https://www.cpj.org/

[12] : https://digitalegesellschaft.de/

[13] : http://digitalrightsfoundation.

[14] : https://www.eff.org/

[15] : https://effi.org/

[16] : http://edri.org/

[17] : https://www.fidh.org/

[18] : http://www.fitug.de/

[19] : https://advox.globalvoices.org/

[20] : https://immi.is/

[21] : https://netzfreiheit.org/

[22] : http://www.itpol.dk/

[23] : https://openmedia.org/

[24] : https://panoptykon.org/

[25] : http://www.pen-international.org/

[26] : https://www.privacyinternational.org/

[27] : http://rsf.org/

[28] : https://www.vrijschrift.org/

[29] : http://webfoundation.org/

[30] : https://xnet-x.net/


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