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Le Serverless : un concept jeune mais prometteur

septembre 2018 par Jean Michel Blanc d’ekWateur

Alors que le serverless fait le buzz, ce concept souffre encore de sa jeunesse. Si les avantages sont là, notamment au travers de gestion des infrastructures par l’hébergeur, de la scalabilité de la solution et du green IT, les inconvénients le sont aussi avec des offres propriétaires, une sécurité amoindrie et une durée d’exécution réduite. Adopter une démarche serveless nécessite d’étudier les applicatifs éligibles.

Le serverless ou sans serveur dans la langue de Molière, est un abus de langage puisque l’informatique repose toujours sur des serveurs. Mais là où le serverless est bien réel, c’est chez le client. Grâce à ce concept, il n’a non seulement plus de serveurs mais ne se préoccupe plus, non plus, de leur gestion. En faisant le choix du serverless, le client confie son infrastructure à un hébergeur et accède au service souhaité via une API. Baptisé FaaS ou Function as a Service, ce concept repose sur un service d’exécution de code à la demande déclenchée par des événements, et sous-traité à des serveurs distants capables de produire la fonction souhaitée.

À l’origine de ce nouveau concept, Amazon et son offre AWS Lambda lancée en 2014 pour répondre au besoin de son client Netflix de redimensionner un nombre important d’images de bonne qualité pour en faire des vignettes. Depuis IBM, Microsoft Azure, Google, Docker ou Red Hat se sont lancés dans la course.

Gestion des infrastructures, scalabilité : deux atouts du serverless

Mais, si depuis deux ans, le serverless fait le buzz, ce concept est-il vraiment pertinent ? Oui et non. Il l’est au niveau de la gestion des serveurs puisqu’il affranchit les entreprises du déploiement, de la maintenance et des mises à jour des serveurs. En les déchargeant de ces tâches, il leur permet de se concentrer sur leur cœur de métier. Autre atout : la scalabilité. Avec le serverless le dimensionnement des infrastructures est fait par l’hébergeur à la volée selon les besoins du client. Là encore l’utilisateur ne se préoccupe plus de savoir si ses serveurs seront capables de tenir la charge en cas de pics d’activité.

Un concept green

Autre intérêt et non des moindres : l’aspect green IT. Là où dans un data center classique les serveurs tournent 24/24, 7/7 qu’ils soient utilisés ou non, le serverless permet au client de réduire son impact énergétique puisque l’hébergeur utilise les ressources des serveurs non utilisées pour d’autres applications. L’utilisation optimisée des serveurs réduit non seulement le nombre de serveurs mais aussi la consommation d’énergie. Le serverless permet donc au client d’adopter une green attitude, démarche louable lorsqu’on sait que des milliers de datacanters répartis dans le monde consomment 18% de la production mondiale électrique (étude de l’association négaWatt, de fin 2017). À noter que la France compte près de 150 datacenters dotés de plus de 100 000 serveurs informatiques et qu’à lui seul un grand data center peut consommer en électricité l’équivalent d’une ville française de 100 000 habitants.

Inconvénients : aspects propriétaires, sécurité amoindrie

Mais cette technologie présente aussi des inconvénients. Ainsi l’aspect propriétaire des offres rend difficile, voire impossible, la migration des solutions vers un autre hébergeur. Les indicateurs de supervision étant également liés aux fournisseurs, il est impossible d’utiliser d’autres outils de mesure pour recueillir des données sur tels ou tels aspects d’une application serverless. La sécurité est aussi un point sensible, car le serverless présente un nombre réduit de couches de blocage et donc une sécurisation moindre que dans une infrastructure cloud informatique classique.

Paiement difficilement provisionnable

Autre inconvénient, le coût. Bien que le paiement s’effectue à la milliseconde, et donc garantit le principe de "pay as you go", il s’avère difficilement provisionnable. Basé sur le nombre d’appels de la fonction et la puissance de calcul d’exécution, le client ne peut anticiper le coût. Ainsi, lors d’un pic d’activité par exemple, il n’aura la facture qu’après coup. Une différence notable avec le Cloud classique dont le paiement nécessite un dimensionnement et une spécification des fonctionnalités des serveurs au préalable. Enfin, la durée d’exécution des applications est limitée dans le temps ce qui réduit le nombre de fonctions adptées au serverless.

Au regard des avantages et inconvénients de ce concept, il apparaît clairement qu’adopter une démarche serverless nécessite de bien étudier les applicatifs car tous ne sont pas éligibles. Aujourd’hui ce concept souffre de sa jeunesse, la peinture est encore fraiche mais gageons que rapidement les géants du web sauront pallier ces écueils. La technologie étant si prometteuse…


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