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L’intelligence artificielle va plus créer d’emplois qu’en détruire

septembre 2018 par Anton Grashion, Directeur Senior Marketing Produits EMEA chez Cylance

Le spécialiste en cybersécurité Anton Grashion, de Cylance, observe que
l’intelligence artificielle conforte les salariés à leurs postes et stimule les
recrutements.

L’intelligence artificielle n’a pas vocation à remplacer les salariés. Elle
sert à démultiplier l’efficacité d’une entreprise, notamment en facilitant le
travail de ses collaborateurs. En matière de cybersécurité, par exemple, les
antivirus et firewall que chacun utilisait jusque-là ne savaient pas bien
distinguer les fausses alertes des vraies attaques. Si bien qu’un récent rapport
du cabinet ESG estime que plus de la moitié des équipes de sécurité informatique
a pris pour habitude d’ignorer certaines alertes, alors qu’au moins un tiers de
celles-ci sont véritablement importantes. En conséquence, ils laissent leurs
systèmes d’information à la merci de malwares que personne ne détectera avant
des mois si ce n’est des années.

L’intelligence artificielle, en revanche, met dans les solutions de sécurité
informatique des modèles prédictifs, qui éliminent les bruits de fond et
n’alertent les équipes de sécurité que sur les problèmes qui risquent
véritablement de compromettre leurs systèmes d’information. Il n’y a alors
plus de raison d’ignorer certaines informations et moins d’attaques passeront
inaperçues. Les équipes de sécurité deviennent plus efficaces.

Cet exemple concernant la cybersécurité n’est pas anodin : ce milieu souffre
justement d’une pénurie de professionnels avec un œil suffisamment aguerri pour
discerner les fausses alertes des vrais dangers. En baissant le niveau de
qualification exigée, l’intelligence artificielle contribue donc à trouver plus
facilement de la main d’œuvre.

Les cas d’usage de l’intelligence artificielle en entreprise sont bien
d’augmenter les bénéfices en réduisant les frais. Mais il ne s’agit pas de
réduire la masse salariale, il s’agit d’améliorer les services pour les rendre
plus rentables. Toute entreprise est aujourd’hui susceptible d’utiliser
l’intelligence artificielle pour gagner en rentabilité dans ses activités ;
certaines s’en servent déjà pour détecter le moment le plus opportun pour
lancer une campagne marketing, d’autres pour économiser leurs dépenses
énergétiques, etc.

C’est la capacité de l’intelligence artificielle à donner du sens à de
grandes quantités de données qui est la clé de sa capacité à adresser des
problématiques métier très diverses. Les premières entreprises à en avoir
bénéficié ont d’ailleurs été celles des secteurs de la grande distribution et
de la finance, car celles-ci ont accès au plus grand nombre de données
transactionnelles et ont un intérêt économique direct à les analyser pour les
exploiter.

En tout état de cause, la composante économique est liée à l’amélioration des
services. En cybersécurité, l’enjeu de l’intelligence artificielle est bien au
final de réduire le coût d’une faille de sécurité, lequel s’élève en
moyenne à 3,62 millions de dollars, selon l’institut américain Ponémon. Et
encore, ce chiffre ne prend pas en compte les frais de mise en conformité, ceux de
justice, ni ceux liés à l’impact sur l’image de marque. Souvenons-nous par
exemple que Verizon a réduit son offre de rachat de Yahoo de 350 M$ en 2017, après
avoir découvert que ce dernier avait été victime de deux failles de sécurité un
an plus tôt.

A ce titre, nous observons que la cybersécurité pourvue d’intelligence
artificielle est de plus en plus souvent considérée par les grands comptes comme
une composante de leurs programmes de gestion du risque.

Les chefs d’entreprises qui misent sur l’intelligence artificielle ou tout autre
technologie d’automatisation pour réduire leur masse salariale seront
probablement déçus. Il faudrait d’ailleurs évaluer sérieusement en amont les
bénéfices opérationnels et les économies auxquelles mènent de telles
stratégies. Elles sont parfois contreproductives. Par exemple, dans une usine, un
opérateur expérimenté gère aussi les stocks et forme les nouveaux collègues. Ce
sont deux tâches que n’accomplira pas l’ordinateur censé le remplacer sur la
chaîne de montage. C’est notamment parce qu’il existe de nombreux exemples de
ce type que L’OCDE a conclu dans un récent rapport que la quantité de métiers
que l’intelligence artificielle est susceptible de faire disparaître est
largement surévaluée.

Quoiqu’il en soit, il appartient aux entreprises de limiter les effets négatifs
de leurs investissements en nouvelles technologies et d’être honnêtes avec leurs
salariés sur les conséquences que cela implique.

A contrario, l’intelligence artificielle est susceptible de créer des emplois,
comme c’est le cas avec toutes les ruptures technologiques. Dans une étude parue
en 2017, Accenture prédisait l’arrivée de trois métiers inédits dans le giron
de l’intelligence artificielle : les entraineurs, les vulgarisateurs et les
soutiens.

Les entraîneurs formeront les systèmes de Machine learning pour améliorer leurs
performances et leur manière de communiquer des résultats aux utilisateurs. Les
vulgarisateurs réconcilieront les experts des données et les métiers en
expliquant comment et pourquoi une intelligence artificielle fait telle ou telle
recommandation. Les soutiens, enfin, auditeront les systèmes d’intelligence
artificielle pour s’assurer qu’ils fonctionnent selon les réglementations que
suit une entreprise.

Tout un cortège de nouveaux métiers se met donc en place pour maximiser les
bénéfices de l’intelligence artificielle. Avec quels ordres de grandeur ? On ne
le sait pas encore. Il y a dix ans, personne ne pouvait prédire que
l’intelligence artificielle transformerait aussi rapidement la cybersécurité.
Aujourd’hui, elle est considérée comme une technologie clé de la protection des
données, des réseaux et des ressources informatiques.


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