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L’Europe doit accélérer sur le numérique et l’intelligence artificielle

juin 2019 par Grégoire LECLERCQ, PDG de Itool Systems

Le nouveau Parlement européen se devra d’être offensif sur le plan du numérique. Des secteurs clés sont à développer pour renouer avec une croissance forte. Un plan paneuropéen doit combler les lacunes tout comme les inégalités de connectivité des ressortissants. Enfin, il doit prendre le pari de l’intelligence artificielle. L’enjeu ? Peser face à la Chine et aux Etats-Unis. Explications.

A l’heure actuelle, les traités européens ne prévoient pas de dispositions en matière de technologies de l’information et de la communication. Ils n’obligent pas non plus l’Union européenne à s’en emparer comme une compétence obligatoire. Toutefois, la digitalisation galopante lui donne une occasion en la matière.

Lors de la précédente législature, les députés européens avaient entamé d’importants travaux sur la nécessité d’un marché unique numérique. Le nouveau Parlement européen issu des urnes en mai dernier et qui siégera jusqu’en 2024 doit parachever par des actes concrets, cette volonté. En effet, si le numérique irrigue aujourd’hui tous les secteurs de l’économie mondiale, l’Europe peine encore à tirer son épingle du jeu face au leader américain. Aussi, face à la crise commerciale ouverte entre les USA et la Chine, nous devrions créer une dynamique de croissance autour des progrès associés, des métiers et technologies du digital tout en corrigeant les inégalités qui existent encore entre pays membres.

De quoi l’Europe a-t-elle besoin pour aborder sereinement l’ère numérique ? Lever les obstacles qui entravent l’accès des citoyens aux biens et aux services en ligne. Mais aussi ceux qui limitent l’horizon des entreprises et des start-ups du secteur d’Internet et empêchent les entreprises et les États de tirer pleinement parti des outils numériques. Enfin, supprimer les dernières barrières réglementaires afin de donner sa pleine mesure à un marché qui pourrait générer 415 milliards d’euros par an pour l’économie et créer des centaines de milliers d’emplois.


3 domaines où il faut accélérer

Il faut donc dépasser le stade des déclarations de principe et cibler des secteurs où les Etats-membres vont pouvoir mettre en commun leurs efforts et de leurs ressources afin d’accélérer les avancées numériques. C’est-à-dire, des domaines clés qui vont générer de la croissance économique et générer de l’activité pour les entreprises :

 renforcer la participation des femmes au monde numérique ;

 construire un avenir numérique intelligent et durable dans l’agriculture et les zones rurales européennes ;

 numériser le patrimoine culturel.

Un plan paneuropéen

Au-delà des domaines concrets à cibler pour permettre à l’Europe d’être compétitive, un plan paneuropéen en deux volets, doit améliorer la qualité de la connectivité dans les Etats et la connaissance du web des citoyens. Réduire l’écart entre les pays les moins numériques et ceux à la pointe est vraiment un enjeu. En effet, seulement 58% des foyers de l’UE ont un accès à une connexion ultra-rapide (100Mbps) tandis qu’une immense majorité (80%) doit se contenter d’un Internet dit haut-débit (30Mbps).

81% des Européens se connectant au moins une fois par semaine, il faudra enfin miser sur l’éducation pour corriger les lacunes. La montée en compétence et connaissances des ressortissants pourrait paraître un vœu inatteignable, ou bien être considérée comme utopie. Or, mis en corrélation avec le e-commerce, elle a tout fait un sens. Si celui-ci donne l’impression aux pouvoirs publics et aux citoyens que nous sommes dans une société 3.0, il ne se développe pas aussi facilement ni rapidement. En effet, dans les cinq dernières années, la part des entreprises qui vendent en ligne a stagné à 17%. Par ailleurs, à ce jour, seules 21% des entreprises utilisent les réseaux sociaux pour communiquer avec leurs clients. Le récent cadre réglementaire pour promouvoir l’Intelligence Artificielle au sein de l’UE devrait à terme, réduire les écarts et la repositionner sur la carte numérique. Mais il lui faudra se doter d’une doctrine plus puissante en la matière.

Aller vers une intelligence artificielle de confiance

De leurs côtés, les Etats-Unis et la Chine ont déjà proposé au monde, leur vision de l’IA, où l’homme et son rapport au travail ne seront de toute façon pas suffisamment pris en compte. De son côté, la Commission européenne a estimé que cette “nouvelle intelligence” pourrait être bénéfique dans un large éventail de secteurs : santé, consommation énergétique, sécurité des véhicules, agriculture, changement climatique, gestion des risques financiers. Ou encore pour lutter contre la cybercriminalité. Mais qu’elle ne pourrait éluder les questions d’éthique et d’avenir des emplois existants. Avec cette vision citoyenne rassurante, l’Europe doit désormais se battre pour collecter de la data, en s’investissant dans quatre domaines : la défense, la préservation de l’environnement, les transports et la santé. Des secteurs qui lui donneront des capacités à se positionner avec l’IA, face aux deux autres géants mondiaux. Les tensions commerciales entre les USA et la Chine autour de la 5G n’ont-elles pas été révélatrices de cette urgence ? Il semblerait que oui. Affaire à suivre


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