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L’Afrique francophone futur Eldorado pour l’industrie française de la Cybersécurité ?

mars 2017 par Marc Jacob

Pour ce premier observatoire du FIC de 2017, le thème retenu était "Quelles opportunités en Afrique pour l’industrie française du numérique et de la Cybersécurité ?" Plusieurs intervenants Julien Dechanet, Officier Cyberdéfense de la marine, ancien officier cyber en Afrique de l’Ouest, Cyril Magliano, CEO de Systemis et Éric Adja, Directeur de l’Economie Numérique au sein de l’OIF ont fait part de leur retour d’expérience du marché africain. De façon unanime, ils considèrent que les entreprises françaises ont des atouts incontestables à jouer qu’elles doivent les mettre en avant en s’appuyant sur des acteurs locaux, l’UE et les institutions Internationales pour obtenir des financements. cette région du monde pourrait devenir un nouvel Eldorado pour les entreprises françaises de la cybersécurité

En Afrique le taux de pénétration de l’Internet est de près de 40% et on constate un développement de la téléphonie mobile dans certains pays de plus de 80%. Toutefois, la cybercriminalité se développe avec des pays phares comme le Nigeria, le Ghana et le Cameroun repérés comme étant les plus actifs en matière de cyber-menaces.

Julien Dechanet a proposé un retour d’expérience de trois ans de mission en Afrique. En 2013, la cybercriminalité était mal appréhendé par les dirigeants africains. L’électrochoc a fait suite à une attaque massive au Sénégal qui a laissé le pays sans accès à internet pendant plusieurs jours. Suite entre autre à ce problème qiu a en outre touché d’autres pays africains, ce problème a été pris au sérieux avec la promulgation de lois pour lutter contre la cybercriminalité dans plusieurs pays d’Afrique.

Ainsi, une formation en Cybersécurité a été monté sur 11 pays avec plus de 200 personnes formées lors de 11 sessions. Un écosystème numérique s’est développé et une étude a été réalisé qui a donné lieu à un premier bilan sur la place de la France en ce domaine. Un Cercle a été monté avec la création d’un Forum international à Dakar le Security Days. Des entreprises françaises ont participé à et événement. De 2013 à 2016, une certaine hygiène numérique a été initialisée afin d’élever le niveau de sécurité. Des directives ont été prises, comme par exemple au Niger où d’ici à 2021, tout le pays sera câblé en fibre optique.

Par contre, de véritables cyberattaques se développent avec des pertes importantes de plusieurs millions de francs CFA dérobés par des pirates informatiques. Julien Dechanet constate une élévation du niveau de sécurité globale dans ces pays. Toutefois, de grands pas restent encore à faire d’autant que d’autres pays comme les Etats-Unis, les Pays Bas, la Corée, la chine sont aussi actifs sur ces marchés, même si la France est présente avec par exemple la signature d’un partenariat avec l’ANSSI en 2016.

Pour Julien Dechanet, en premier lieu, dans ces pays il est nécessaire de créer des systèmes de messageries, de chiffrement des données pour les mails, les communications... dans le domaine des Data Center aussi il y a d’énormes besoins. Au Burkina, suite aux différents coup d’états, le CERT doit être aidé à se redévelopper, les sites Web doivent se développer avec l’assistance d’entreprises françaises. La biométrie, l’audit, la formation ont besoin de soutien. L’Afrique est mature et est prête à accueillir des entreprises qui souhaitent se développer sur ce continent. Il recommande de s’appuyer sur Business France, voir même les militaires français... il rappelle qu’Atos a ouvert un site au Sénégal avec plus de 300 personnes sur place. Quant au problème de règlement, il estime que des pays ont des ressources. Sans compter que la Commission Européenne avec ses projets de Cybersécurité peuvent aider à financer le développement de ces pays. De plus les organisations internationales sont capables d’octroyer des financements pour déployer des projets. Il ne faut pas avoir peur de l’Afrique car c’est pour lui un nouvel Eldorado pour la Cyber.

Systemis, une PME cyber qui mise sur l’afrique

Cyril Mandiano, CEO de Systemis, société de cybersécurité présente en France et au Luxembourg, se positionne actuellement sur le marché africain qui est selon lui à forte croissance. Par contre, la difficulté est de s’installer localement afin de mieux comprendre ce marché, repérer ses atouts et ses difficultés. Aujourd’hui, après deux ans de présence, il commence à obtenir des contrats dans le domaine du test d’intrusion, de déploiement d’infrastructures. Dans le courant de cette année, la première filiale devrait être créée dans cette zone. Cyril Mandiano considère que la francophonie crée un lien commerciale naturel du fait de la langue qui offre de plus grande possibilité.

L’Afrique de l’Ouest une région en plein devenir pour la Cyber

Éric Adja a présenté la stratégie de Cybersécurité de l’Afrique de l’Ouest. Selon lui, elle se calque sur les décisions prises lors des différents sommets de la francophonie. L’OIF est une organisation internationale qui regroupe 84 États. Dans cette région du monde, la cyber est devenu un enjeu pour les présidents de tous les pays membres. L’objectif est de développer des lois et des règlements pour faciliter les relations entre les différents membres. Ainsi, une conférence sur la Cybersécurité a été organisée en Côte d’Ivoire. Il faut que la vision de la Cybersécurité transcende sur l’ensemble des acteurs des pays membres, police, armée, public, privé... En premier lieu il est important de développer la formation en ce domaine dans tous ces pays et à tous les niveaux en particulier au sein du politique. Il est aussi nécessaire d’investir dans les infrastructures.

Dans ces pays en voie d’insertion dans l’économie mondiale, il y a une volonté de mettre en place une stratégie nationale en termes de Cybersécurité. Par exemple au Bénin un CERT est en cours de mise en place, le Burkina-Faso a créé une ANSSI.... au final, il faut que la Cybersécurité soit de plus en plus faite en français ! insiste Éric Adja. Les entreprises françaises doivent profiter des liens qui unissent la France et l’Afrique francophone en travaillant avec des partenaires locaux.

Au final, aux dires des intervenants l’Afrique francophone pourrait devenir un nouvel Eldorado pour les entreprises françaises de la cybersécurité.


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