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Jean-Noël de Galzain, Wallix : « Sécuriser avec du libre… un choix porteur d’avenir »

février 2008 par Emmanuelle Lamandé

Le monde libre atteindrait-il son paroxysme ? En tous cas, il s’en approche à grands pas, dans les esprits du moins. Ce modèle dit « underground » qui a fait son bout de chemin sans crier gare est en train, selon certains experts, d’atteindre une certaine maturité tout en conservant sa créativité et son esprit innovant. Pour Jean-Noël de Galzain, Président Directeur Général de Wallix, rencontré au salon Linux, le modèle du logiciel libre est le seul qui soit aujourd’hui adapté au contexte de la mondialisation. C’est un mouvement de fonds. Il a certes subi la bulle Internet mais, de par ses racines profondes, il est en train de gagner toutes les strates du SI.

Global Security Mag : Quelles sont les dernières nouveautés de votre groupe ?

Jean-Noël de Galzain : Wallix se focalise sur la sécurité et la gestion des infrastructures. De nombreux exposants sont centrés sur les nouvelles applications, tandis que notre focus est la gestion des infrastructures et le contrôle de la sécurité des réseaux et des informations qui y circulent. Nous proposons des logiciels libres pour pallier les menaces et accompagnons les clients dans cette voie. Nos services d’exploitation managés permettent, de plus, d’apporter l’assistance aux clients au quotidien.

Actuellement, nous présentons notre solution Wallix AdminBastion, un logiciel que nous avons développé à partir d’un besoin interne. Nous gérons des serveurs d’infrastructure à travers le monde, ce qui sous entend un nombre conséquent de mots de passe à gérer. Nous avons donc éprouvé le besoin de systématiser les opérations d’infrastructure. De ce fait, nous avons développé cette solution en interne, SSH Proxy, qui sert à gérer, systématiser la connexion, l’administration à distance. Un seul mot de passe est alors nécessaire. Nous avons développé cette solution en plusieurs versions. Un certain nombre de contributeurs sont venus nous demander le produit. Au préalable, nous avons donc répondu à un besoin du marché qui concerne tous les types d’entreprises. Nous avons mis environ un an pour passer de l’une à l’autre des solutions.

GS Mag : Quelles sont les principales fonctionnalités de Wallix AdminBastion ?

Jean-Noël de Galzain : Le WAB se définit comme un produit de contrôle unifié et centralisé des accès. En interne, WAB définit l’origine d’un incident et garantit la traçabilité des opérations d’administration. En cas de gestion du SI par un prestataire externe, WAB permet de gérer les accès, autorisations et durée des sessions, ce qui offre la possibilité de tracer les actions et éventuellement d’identifier des responsables en cas d’incident.
Conçues pour des entreprises ayant à gérer de 10 à 400 équipements, les appliances « Wallix AdminBastion » permettent l’administration des équipements via SSH, RDP et Telnet. Le disque dur intégré des appliances Wallix AdminBastion stocke plusieurs heures d’enregistrement de sessions d’administration des équipements connectés au réseau de l’entreprise. Un dispositif de sauvegarde de la configuration des appliances est proposé en standard à partir de la version WAB 50.

Le WAB définit l’origine d’un incident et garantit la traçabilité des opérations d’administration

Déclinées en quatre versions : WAB 10, WAB 50, WAB 200 et WAB 400, les appliances « Wallix AdminBastion » s’adaptent à tous les types d’entreprises, quelle que soient leurs tailles. Cette solution, en centralisant les requêtes d’administration sur la plate-forme WAB (login/password), interdit l’accès direct aux machines cibles ce qui permet une gestion unifiée et centralisée des mots de passe et supprime les risques de perte des mots de passe liés au changement de personnel.

Le WAB permet d’enregistrer toutes les opérations qui sont faites et qui passent par le WAB. En cas de problème, on peut relire le contenu. Ce système assure donc la traçabilité, ce qui facilite la tâche des RSSI. C’est un besoin pour tout le monde de gérer ses mots de passe et de contrôler la sécurité.

Nous avons choisi le logiciel libre car grâce à ce système les clients peuvent le télécharger au démarrage pour voir si ça marche. De plus, nous avons fait en sorte qu’il soit qualifié avec différents supports linux. WAB est une appliance dédiée. Nous avons sécurisé le noyau et intégré du contrôle d’intégrité sur la machine. Nous travaillons sur le clustering, de manière à pouvoir installer un WAB sur une installation critique.

En plus de la solution, nous apportons la garantie, le support, l’assurance. C’est ce qui fait la force de notre offre : nous proposons aux clients un environnement industriel et professionnel associé à la liberté d’utiliser ce qu’ils souhaitent.

A travers nos services managés, ensemble nous définissons un projet, nous mettons en place un pilote ainsi qu’un contrat de service afin de gérer le système au quotidien. Nous gérons la maintenance du système dans le temps. De plus, le logiciel qu’ils utilisent est prêt à l’emploi.

GS Mag : De quelle manière allez-vous commercialiser votre offre ?

Jean-Noël de Galzain : Dans un premier temps, nous allons adresser le marché français ; ensuite nous contacterons de gros intégrateurs du marché (infogéreurs, sociétés de services) qui utilisent le WAB pour fournir le contrôle de sécurité. Nous souhaitons créer un tandem éditeur/société de services. Dans cette optique, nous avons engagé un Responsable Partenaires OEM/ISV. Nous voulons proposer des offres mixtes entre le contrôle d’accès et la gestion du contenu. Pour ce faire, nous faisons un benchmark sur les intégrateurs spécialisés dans la sécurité. Nous allons également mettre en place des formations à partir du mois d’Avril sur WAB pour les revendeurs. La formation peut se faire en une journée.

GS Mag : Comment le WAB est-il accueilli sur le salon ?

Jean-Noël de Galzain : Pour le moment, nous avons de bons retours car le produit est fonctionnel. Nous avons une dizaine de prototypes en cour. Un premier client a d’ores et déjà signé et nous avons de plus plein de contacts.

GS Mag : Quelle est votre perception du marché du libre actuellement ?

Jean-Noël de Galzain : Le libre n’est pas nouveau, puisqu’il existe depuis une vingtaine d’années maintenant. Une belle réussite, c’est une réussite dans la durée. C’est un mouvement dit « underground », un monde d’informaticiens qui s’est développé avec peu de marketing et qui a mis peu de temps à émerger au niveau du business. Le début du boom a eu lieu en 2000 avec IBM. L’économie Internet s’est intéressée au libre et la réussite de nombreuses entreprises de l’Internet, comme Google ou encore eBay, a montré que l’on pouvait gérer des milliers de transactions avec le libre. Le déploiement des systèmes linux s’est fait en masse. On s’est dit que ça pouvait être intéressant en entreprise.

Il n’existe plus de limite à l’utilisation du logiciel libre

L’intérêt pour les méthodes de travail des gens du libre s’est alors fait sentir : comment font-ils pour faire marcher ce système ? L’interopérabilité, la fluidité du logiciel libre, la capacité à tester les logiciels et les nouveaux usages font partie des points forts de ce modèle. De grandes sociétés se sont créées derrière des éditeurs de logiciels libres. Aujourd’hui, nous gérons la sécurité avec du libre.

Je crois que le modèle aujourd’hui, c’est le logiciel libre. Il n’y a plus de limite à son utilisation. C’est un moyen rapide pour diffuser sa technologie, améliorer les nouveaux usages, optimiser les systèmes existants et s’interconnecter avec les autres systèmes. C’est le seul modèle logiciel qui soit adapté au contexte de la mondialisation. Nous n’avons ni besoin de délocaliser, ni de forces de ventes et encore moins de gérer les licences. C’est une course de vitesse, celle de l’innovation, et nombreuses sont les innovations qui proviennent du logiciel libre. C’est un mouvement de fonds. Il a subi la bulle Internet mais parce qu’il a des racines profondes, il est en train de gagner toutes les strates du SI.

Nous souhaitons créer un baromètre du libre, afin d’avoir des indicateurs sur la dynamique des logiciels libres. Wallix fait partie de l’APRIL. Le travail avec la communauté est important car il regroupe des acteurs de tous types (scientifiques, sociologues,…).

Selon Microsoft, 20% de la population mondiale est équipée en informatique, ce qui représente 80% de potentiels clients. Il reste donc beaucoup à faire. La compétition est ouverte. 77% de l’investissement dans le libre se fait en Europe. Même les plus gros investisseurs, comme Microsoft, investissent dans le libre. Ils vont gagner en usages et en argent. C’est un véritable phénomène.

Notre objectif n’est pas de nous battre


entre nous, c’est d’aller chercher les parts de marché ailleurs

GS Mag : Qu’est-ce qui pourrait renverser, selon vous, la tendance ?

Jean-Noël de Galzain : Je souhaite qu’il n’y ait pas de guerre entre les acteurs du libre. Notre objectif n’est pas de nous battre entre nous, c’est d’aller chercher les parts de marché ailleurs. Nous n’éditons pas tous les types de solutions mais ce que nous faisons, nous le faisons bien. Il faut se battre contre le monde propriétaire. Nous devons élargir les partenariats et porter nos offres les uns les autres et pour ce faire interopérer. C’est d’ailleurs pourquoi le WAB est utilisable pour tous les systèmes.

GS Mag : Quels sont vos objectifs pour 2008 ?

Jean-Noël de Galzain : Un certain nombre d’objectifs sont au programme pour cette année :
 Investir en R&D afin de poursuivre le développement du WAB et sa commercialisation, et ce en adressant tous les marchés (des TPE aux grands comptes).
 Nous allons sortir un nouveau produit de collecte des logs ; il s’agit effectivement d’être plus réactif dans la recherche des logs.
 Doubler notre Chiffre d’Affaires cette année pour atteindre les 4 millions d’euros.
 Nous allons embaucher une quinzaine de personnes, pour le moment nous sommes 25.
 Nous souhaitons remporter le prix du projet innovant, pour que ce dernier soit labellisé.
 2008 marquera également le lancement d’une organisation d’éditeurs européens afin de promouvoir les logiciels libres.
 En fin d’année, il est probable que nous procédions à une deuxième levée de capitaux, dans le but de s’ouvrir à l’international.
 Mais aussi que la communauté Barolibre prenne son envol.

GS Mag : Quel message clé souhaiteriez-vous faire passer ?

Jean-Noël de Galzain : Utilisez des logiciels libres dans votre sécurité informatique. Les besoins existent bel et bien, nous avons les réponses. En terme de sécurité informatique, nous avons su faire cohabiter le meilleur technologique et une offre professionnelle. Voilà pourquoi nos clients nous font confiance. Incluez dans votre consultation de solutions les offres de logiciels libres. C’est le choix du présent et de l’avenir. Wallix est un professionnel du libre mais avant tout un professionnel de la sécurité. Nous avons la compétence métier et le savoir-faire technologique, tout le monde y trouve son compte. Nous sommes des spécialistes de la sécurité depuis le début et pour longtemps.


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