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Faure-Muntian, Women4Cyber France : Nous souhaitons mettre l’accent sur les rôles modèles féminins

mai 2022 par Marc Jacob

Women4Cyber France est une association à but non lucratif, et est une antenne nationale de la fondation européenne « Women4Cyber » elle sera présente au FIC 2022. A cette occasion, elle présentera son programme de mentorat débuté en mai 2022 et annoncera le lancement de sa cartographie des compétences et des besoins en matière de cybersécurité. Valéria Faure-Muntian, Députée de la Loire et Présidente de Women4Cyber France nous souhaitons mettre l’accent sur les rôles modèles féminins.

Global Security Mag : Pouvez-vous nous présenter votre association et ses objectifs ?

Valéria Faure-Muntian : Women4Cyber France est une association à but non lucratif, c’est une antenne nationale de la fondation européenne « Women4Cyber » ayant pour but de promouvoir les métiers de la cybersécurité auprès des femmes, et promouvoir les femmes auprès des entreprises de la cyber.
Le bureau de Women4Cyber France se compose de trois femmes : Valéria FAURE-MUNTIAN, présidente, Charlotte GRAIRE, secrétaire générale, et Anne-Laure DE LA RIVIÈRE, trésorière.
Le Conseil d’administration lui, compte les représentants des entreprises de la cybersécurité, des entreprises utilisatrices de solutions de la cyber et les représentants de centres de formation.

Global Security Mag : Quelle sera votre actualité lors du Forum International de la Cybersécurité 2022 ?

Valéria Faure-Muntian : Les initiatives ne manquent pas : tout d’abord, nous avons le programme de mentorat, dont la deuxième édition a commencé le 22 mai 2022 et regroupe 19 mentors et 24 mentorées. Ce programme de mentorat a pour but de créer des binômes entre une personne déjà bien ancrée dans le milieu de la cybersécurité et une débutante, étudiante ou en reconversion afin de l’aider au mieux à trouver sa place, à s’affirmer et surtout à s’épanouir.

Nous travaillons à la mise en place d’un partenariat avec le ministère de l’éducation nationale, en effet il apparait évident aujourd’hui qu’il nous faut davantage sensibiliser les nouvelles générations aux métiers de la cybersécurité, souvent méconnus et souffrant de nombreux clichés. Pour cela, nous devons travailler main dans la main avec les conseillers d’orientation, et c’est pour cette raison que nous allons imaginer, avec le ministère de l’éducation, des fiches métiers à destination de ces derniers.

Enfin, nous allons prochainement lancer une étude et plus précisément une cartographie des compétences et des besoins en matière de cybersécurité auprès de 4000 managers issus du milieu de la cybersécurité.

Global Security Mag : On note depuis des années une pénurie de talents, quelles actions les acteurs de la cybersécurité peuvent-ils mettre en place pour attirer de nouveaux talents ?

Valéria Faure-Muntian : La première des choses à mettre en place, c’est certainement d’accentuer la promotion de rôles modèles à la fois masculins et féminins, dans le domaine de la cybersécurité. Il s’agirait de montrer que la cybersécurité c’est avant tout une pluralité de métiers, bien loin des clichés du « geek » seul dans sa chambre qui code sur son ordinateur, le plus souvent illégalement.
La cybersécurité sert avant tout à nous protéger, tous et chaque jour, par conséquent nous devons donner corps et personnalité à ces protecteurs. Women4Cyber France souhaite mettre l’accent sur les rôles modèles féminins car actuellement elles sont encore sous-représentées, elles ne sont que 30% des salariés du secteur numérique toutes filières confondues… La pénurie des compétences est une conséquence de sous exploitation du vivier féminin, la cybersécurité se doit de devenir davantage inclusive afin d’améliorer son efficacité, son ouverture d’esprit et sa représentativité, il en va de notre souveraineté nationale et européenne. Enfin, pour réussir ce grand défis, Women4Cyber France agit pour faire évoluer le vocabulaire dans les offres de formation, les offres d’emploi, afin de capter une audience plus large.

GS Mag : Quels sont les métiers et les fonctions de la cybersécurité où l’on trouve le plus de femmes ?

Valéria Faure-Muntian : Et bien malheureusement, nous ne possédons pas de recensement clair et détaillé des métiers techniques et des métiers supports dans le milieu de la cybersécurité. C’est pourquoi Women4Cyber France travaille à établir une enquête, un questionnaire qui va être envoyé à 4 000 managers dans le but de recenser les métiers de la cybersécurité d’une part, d’obtenir un panorama global de la situation dans le monde de la cybersécurité d’autre part, et d’analyser en plus, la proportion de femmes dans ces métiers.

GS Mag : Pourquoi les femmes ont-elles, selon vous, du mal à franchir le pas ?

Valéria Faure-Muntian : Selon nous, si les femmes ont encore du mal à franchir le pas en 2022, c’est dans un premier temps, et nous l’avons déjà évoqué, car il n’y a pas assez de rôles modèles féminins en qui les jeunes filles peuvent s’identifier. En effet on reste encore bloqués dans le stéréotype du garçon portant un sweat à capuche dans sa chambre sombre et qui voit défiler sur son écran des 0 et des 1. De plus, il reste évident que la cybersécurité reste dans l’inconscient collectif, rattachée au crime, alors que, en réalité c’est tout l’inverse, il faut rappeler que dans le terme « cybersécurité », il y a sécurité !
Enfin, il reste évident que l’éducation et l’orientation des jeunes filles souffrent d’un manque en matière de cyber, en France seulement 33% des filles sont encouragées par leurs parents à s’orienter vers les métiers du numérique, contre 61% pour les garçons.

GS Mag : Comment augmenter la proportion de femmes et lutter contre la représentation mentale attachée à l’informaticien ou au hacker ?

Valéria Faure-Muntian : En travaillant chaque jour main dans la main, avec les entreprises, les institutions et les autres associations, car la tâche qu’il nous reste à accomplir est énorme, il nous faut construire une nouvelle image, et déconstruire les stéréotypes !

GS Mag : Quelles actions menez-vous pour inciter les femmes à s’intéresser à ces métiers et surmonter ce syndrome de l’imposteur ?

Valéria Faure-Muntian : Il n’y a pas réellement de syndrome de l’imposteur, le problème est que dans l’inconscient féminin, il y a toujours cette image d’un « milieu hostile », il faut plus ouvrir le milieu de la cybersécurité pour donner une image positive. Cela passe par l’éducation nationale, l’orientation, l’éducation, l’incarnation et la formation.

Global Security Mag : Quel message souhaitez-vous transmettre à nos lecteurs ?

Valéria Faure-Muntian : Le Forum International de la Cybersécurité s’adresse à un public averti, nous le savons. Le message à passer aux acteurs de l’industrie de la cybersécurité est donc le suivant : pour attirer du « sang neuf », ils doivent mieux promouvoir leur milieu, ils doivent prendre conscience de l’importance de leur place dans la société, sans eux, aucune évolution ne pourra voir le jour. On peut tous agir à notre échelle, chacun est acteur de cette image positive et attractive, c’est la responsabilité de chacun que d’y participer.
En conclusion, la cybersécurité est l’affaire de tous.


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