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DatacenterDynamics : « en 2020, les DC auront la même émission de CO2 que le trafic aérien, si nous ne faisons rien »

décembre 2010 par Emmanuelle Lamandé

A l’occasion du dernier sommet Datacenter Dynamics « Externalisation et Services », Bernard Lecanu, Fondateur de BL International Consultant et Vice-président du C.H.A et membre de la commission Européenne CoC (Code of Conduct), a tiré la sonnette d’alarme. La population augmente de manière exponentielle, le nombre de données informatiques aussi, …, les conséquences écologiques seront dramatiques si rien n’est fait. La conscience collective s’installe peu à peu, mais les actions restent encore mineures. Dans ce combat, chacun a un rôle à jouer, et les acteurs de l’industrie des Data Centers aussi.

En 2020, la population mondiale est estimée à près de 7,6 billions de personnes. A l’heure actuelle, 247 milliards de mails sont envoyés en moyenne chaque jour. Les hommes créent des quantités exponentielles de données, et ce développement n’est pas prêt de s’arrêter. Dans 10 ans, Internet produira près de 20% des émissions de CO2. La révolution énergétique est donc complètement liée à la révolution digitale.

Le futur de la prospérité humaine dépend, selon lui, de la façon dont nous allons résoudre aujourd’hui deux challenges majeurs : sécuriser la fourniture énergétique et transformer rapidement la fourniture énergétique en faible émission de CO2.

La Commission Code of Conduct (CoC), créée en 2007 par des professionnels du monde des Data Centers, va dans ce sens. Dirigé par le centre de recherche de la Commission Européenne à Ispra (Italie), le CoC est un forum pour les états membres, l’industrie des Data Centers, les fournisseurs et experts de cette industrie. Il a pour principal objectif d’identifier les principaux problèmes de cette industrie, mais aussi la mise en œuvre de standards et de bonnes pratiques. Cette commission s’est fixée pour objectif de réduire de 20% les émissions de CO2 en Europe d’ici 2020. Car si nous ne faisons rien, dans dix ans, les DC auront la même émission de CO2 que le trafic aérien.

De nombreux projets, allant dans le sens d’une réduction de la consommation énergétique, ont d’ores et déjà vu le jour. C’est le cas par exemple d’Energy Star ou encore du Green Grid. Cependant, le Code of Conduct est mieux adapté, selon Bernard Lecanu, aux conditions et habitudes européennes.

L’objectif du CoC est de stimuler et d’informer les opérateurs, utilisateurs et fournisseurs de Data Centers, afin de réduire la consommation énergétique, de façon la plus économique, sans affecter les fonctions critiques de ces derniers. Cette démarche, qui reste à ce jour un engagement volontaire, s’articule autour des bonnes pratiques dans le domaine, mais aussi le développement d’une conscience collective.

Différents groupes de travail existent au sein de la Commission sur différents thèmes, tels que la mesure de l’efficience énergétique, la collecte d’informations et l’analyse, ou encore les bonnes pratiques.

Si vous êtes signataire du Code of Conduct, il faudra, dans un premier temps, déterminer les capacités de mesure au niveau de l’IT et de la consommation énergétique, mettre en place les bonnes pratiques, ainsi qu’un rapport de mesure énergétique. L’homologation par le CoC a une validité d’un an et devra donc être revue chaque année. Le Code lui-même évolue. Il a été revu en 2009, en 2010 et le sera au-delà. Désormais, toute nouvelle construction de DC devra être efficiente et conforme aux bonnes pratiques dès le début, et ne pas attendre la période de 3 ans prévue initialement.

De par son caractère international, le CoC est jusqu’à ce jour uniquement rédigé en anglais. Toutefois, à la demande de Bernard Lecanu, une traduction officielle en français, effectuée par le CNRS, est prévue aux alentours du 20 décembre prochain. Cette avancée devrait réduire la barrière de la langue, qui pour certains acteurs représente un frein dans la volonté de s’engager dans cette démarche.

Il ne faut pas perdre de vue que cette homologation est une plus-value pour un organisme, un gage de qualité, surtout dans un contexte où la consommation énergétique devient de plus en plus un élément différenciateur. Toutefois, le Code of Conduct reste à ce jour une démarche européenne, qui doit aboutir à terme à une harmonisation internationale.

« Marilyn » : le « green » Data Center de Céleste

Partant de ce constat, certaines initiatives et certains projets innovants ont d’ores et déjà vus le jour. C’est le cas du projet « Marilyn », développé par le fournisseur d’accès Internet Céleste. Nicolas Aubé, Président de Céleste, nous a présenté, à l’occasion de Datacenter Dynamics, ce Data Center vertical, visant à optimiser le free-cooling et donc réduire la consommation énergétique. La 1ère pierre a officiellement été posée le 12 octobre dernier à la Cité Descartes et devra être opérationnel dès septembre 2011. Ce centre consommera, selon les prévisions, 35% d’énergie en moins qu’un centre traditionnel. Le rendement énergétique de Marilyn ou PUE (Power usage effectiveness) est estimé à 1,3.

Sur les 2000 m² de surface totale, 600 m² seront dédiés aux salles informatiques, répartis en 2 tours de 5 étages chacune (2 salles de 10 baies par étage). Céleste a fait le choix du refroidissement en « tout air » : il n’y a pas de réseau d’eau glacée. L’architecture du site permet une haute densité : 10 kVA par baie, Sa forme verticale facilite, en effet, la circulation de l’air. Ce nouveau concept a fait l’objet d’un dépôt de brevet par CELESTE et l’architecte ENIA.

Le mode de refroidissement choisi est le « free cooling » direct ; c’est-à-dire le refroidissement par l’air ambiant. Cette technique n’est pas nouvelle, mais la forme des tours informatiques permet d’optimiser son utilisation. Le climat de la région de Marne-la-Vallée est propice à ce mode de refroidissement. Le Data Center fonctionne à partir de registres automatiques selon différents modes, dépendant des conditions météo :
 Mode froid : si la température est inférieure à 23 °C (soit 80% du temps), l’air frais est filtré et insufflé directement dans le bâtiment sans climatisation.
 Mode chaud : si la température est supérieure à 35°C, ou si l’humidité est supérieure à une valeur limite, ou si des fumées sont détectées dans l’air extérieur, le bâtiment passe en recyclage total ; l’air refoulé par les serveurs est climatisé et réinjecté. (soit 5% du temps en moyenne).
 Enfin, le mode intermédiaire : dans les autres cas, l’air extérieur est utilisé après un premier refroidissement.
La chaleur produite par les serveurs est utilisée, selon les besoins, pour chauffer les bureaux de la société.

La consommation électrique de chaque alimentation sera mesurée, et facturée pour chaque client. Ainsi, les utilisateurs du site auront intérêt à choisir des machines moins consommatrices, et à arrêter les serveurs non utilisés, ce qui favorisera, en outre, une réduction de la consommation énergétique.


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