Rechercher
Contactez-nous Suivez-nous sur Twitter En francais English Language
 











Abonnez-vous gratuitement à notre NEWSLETTER

Newsletter FR

Newsletter EN

Vulnérabilités

Se désabonner

Data Center : Vers une meilleure efficacité énergétique

octobre 2015 par Marc Jacob

Le thème de la nouvelle rencontre du Club de la Presse Informatique BtoB avait pour titre « Efficacité énergétique informatique : anticiper la pénurie et réduire la facture ». Pour animer cette conférence José Diz avait réuni Mokrane Lamari, responsable avant-vente chez Equinix, Pascal Lecoq, directeur des services Datacenter chez HP France, Nicolas Frapard, directeur des ventes EMEA chez HGST (groupe Western Digital) et Edouard Ly, directeur marketing et communication chez Oxalide.

José Diz : Qu’est-ce que l’efficacité énergétique ?

Pour Édouard Ly, Oxalide, c’est pour les développeurs la possibilité de démultiplier la puissance de calcul en optimisant l’efficience d’utilisation du serveur (CPU, de la mémoire et du stockage) par leur application. Mokrane Lamri Equinix, explique que dans un cadre d’augmentation des besoins en IT, la puissance énergétique c’est de produire et piloter son énergie de façon rationnelle. Aujourd’hui pour 1KW de puissance de calcul on arrive à des ratios de 0.8 KW électrique consommé. Pour atteindre de tels résultats, les Data centers doivent être de plus en plus grands de façon à optimiser toutes les ressources. Actuellement, la facture énergétique représente 40% des frais de fonctionnement d’un Data center. Pascal Lecoq, directeur Service Data Center d’HP estime qu’effectivement tout dépend de la taille du Data center mais aussi de leur âge. Il faut arriver à juguler le ratio du PUE pour le ramener à 1. Toutefois, le problème proviendrait du cercle vicieux entre les besoins des consommateurs suscités par les entreprises qui proposent de plus en plus de services… D’ailleurs, ce que les utilisateurs oublient souvent c’est que chaque SMS adressé passe par un data center et consomme donc de l’énergie…

Nicolas Frappart explique qu’en termes de stockage, pour 8 zêtas octets générés, 2,5 sont stockés et ce nombre est multiplié par deux chaque année. Pour lui une des clés de l’efficacité énergétique est l’amélioration de l’efficacité technologique.

José Diz : Qu’est-ce que le PUE et pourquoi essaie-t-on de trouver d’autres indices aujourd’hui en Europe ?

Selon Nicolas Frappart, le PUE est un ratio de mesure de l’efficacité énergétique de la consommation utilisée par la Data centers. Pour ce qui concerne l’initiative européenne de calcul de PUE, elle est plus complète car elle inclut l’empreinte carbone et le recyclage de la chaleur produite pour chauffer d’autres locaux.

Pascal Lecoq explique que le PUE ne prend pas en compte le bilan carbone. Aux Etats-Unis les Data centers utilisent de façon régulière les groupes électriques pour alimenter le Data center pour des questions de coûts de l’énergie. Pour Mokrane Lamri, le PUE est une bonne mesure même si elle ne prend pas en compte le bilan carbone. Par contre, une loi va bientôt être promulguée en Europe qui tiendra compte de l’empreinte énergétique.

José Diz : quels sont les nouvelles tendances en matière d’optimisation énergétique ?

Nicolas Frappart considère que l’efficacité énergétique des composants en stockage concerne les disques et les mémoires flash. Chez HGST les disques fonctionne à l’hélium qui est 7 fois moins dense que l’air, d’où la possibilité d’utiliser un moteur moins puissant. Cela permet d’économiser 2 W par disques. Cette technologie permet de rapprocher les disques et de mettre 7 plateaux par disque au lieu de 5. On aura donc moins de racks et ce qui permet de diviser par 3.3 la consommation énergétique par rack.

Chez HP, Pascal Lecoq explique qu’effectivement, ce point est important mais il faut aussi considérer l’utilisation des serveurs et la manière d’implanter les composants. Dans le passé, au démarrage d’un serveur sous Windows, on utilisait 70% des ressources, aujourd’hui on a divisé par trois cette consommation. Par contre, on a de plus en plus de besoin de ressources. De plus, il faut prendre en compte l’optimisation des middelwares mais qui est minine par rapport à la consommation globale. La virtualisation a pour avantage de permettre l’optimisation des ressources en fonction des besoins et ce de façon automatique grâce à des softs d’allocation dynamique des ressources.
Pour Édouard Ly, les composants ont fait un bon important sur la consommation énergétique depuis l’avènement de la mobilité. On gagne en efficience énergétique des processeurs afin de pouvoir être intégrés dans les Smartphones. En fait, on consomme moins pour plus de puissance de calcul. Chez Oxalide les serveurs sont choisis en fonction des usages.

Selon Mokrane Lamri, la gestion énergétique active a fait un bond en avant depuis quelques années pas seulement au niveau des équipements, mais aussi des Data center. Des outils de contrôle ont été déployés qui analysent les consommations afin d’agir en temps réel. Chez Equinix, plus de 5000 capteurs analysent en permanence les consommations. De plus, des logiciels de DCIM sont utilisés afin de mesurer les flux et les optimiser. Un travail est aussi réaliser avec leurs clients afin de réduire là encore leur consommation. Il y a actuellement une véritable prise de conscience de l’importance de la réduction énergétique.

Pour HP, étant à la fois de constructeur et hébergeur, l’optimisation des salles et des serveurs est bien sûr analysée. Dans le passé, on calculait le CAPEX, puis on a pris en compte les coûts des services, aujourd’hui les clients veulent obtenir aussi les prix de la consommation énergétique à 5 ans. Il est même demandé des informations sur le TCO à l’heure voir au mois en mode As a Service.

José Diz : réutilisation de l’énergie est-ce que cela existe en réalité ? Quid de l’utilisation des énergies renouvelable ?

Mokrane Lamri effectivement à Amsterdam par exemple on chauffe l’université, les exemples se multiplient mais ce n’est pas toujours évident. Selon Pascal Lecoq, pour les environnements tertiaires du Data centers cela se fait depuis longtemps. Par contre, il faut savoir qu’en sortie les serveurs produisent une chaleur à 35°C il faut donc des équipements spécifiques pour pouvoir récupérer et surtout acheminer cette chaleur. Il y a une expérience au Maroc où la chaleur est récupérée pour chauffer la ville mitoyenne, l’université...

José Diz : on parle de fédération de Data Center quid de cette tendance ?

Mokrane Lamri rapporte que les DSI ne savent pas actuellement anticiper les demandes à moyen terme. Par contre, ils ont souvent besoin de flexibilité, de management IT et donc de savoir qu’ils pourront soit agrandir leurs salles, soit les déplacer ou encore en ouvrir d’autres dans des régions différentes.

Selon Édouard LY, les DSI veulent aussi anticiper les problèmes de sécurité en particulier en cas de difficultés dans une salle. Effectivement, reprend Pascal Lecoq, les aspects réglementaires en particulier dans le domaine bancaire, mais aussi ceux liés aux coûts des consommations électrique vont être fondamentalement changer la donne avec des surcoûts très importants en fonction des heures pleines et creuses de consommation.

José DIz : le 5 décembre une obligation d’audit sur l’efficacité énergétique sera mise en place, quel impact sur les entreprises ?

Mokrane Lamri, les Data centers ont déjà anticipé ces mesures. Des bilans énergétiques sont réalisés régulièrement. Pour HP la circulaire précise que des mesures s’impose dans la mesure où les mesures correctives doivent être rentables... et n’a rien de coercitif... De plus, il n’y a aucune loi qui impose un PUE. Au pire une taxe sur l’empreinte carbone pourra être appliquée. Par contre, en terme d’image avoir un Data center avec un bon rapport d’audit est un plus. Nicolas Frappart explique que le moteur est le coût de la consommation d’énergie plutôt que la mise en conformité. Pour Édouard LY sa préoccupation est de travailler avec les développeurs pour rendre plus efficiente la machine.

José Diz : quid du regroupement des Data centers, va-t-on vers plus ou moins de Data center ?

Mokrane Lamri considère qu’il y a aura sûrement moins de Data center mais beaucoup plus grands.

Nicolas Frappart estime que l’IoT va sans doute changer la donne avec un besoin de micro Data center qui seront interconnectés avec de grands sites. Pour Pascal Lecoq, actuellement les capteurs induisent une utilisation plus importante de l’informatique que les humains. Cela nécessitera d’avoir des data center de petites tailles au plus près des utilisateurs. Par contre, le Data center s’industrialise et va donc sûrement aller vers une concentration.


Voir les articles précédents

    

Voir les articles suivants