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Craig Nunes, Vice-président marketing, 3PAR : 2010, la bataille autour du cloud computing

janvier 2010 par Craig Nunes, Vice-président marketing, 3PAR

Avec la généralisation du cloud computing et de la virtualisation, 2010 sera l’année de la confrontation entre les fournisseurs d’infrastructures spécialisés dans la vente de solutions complètes incluants matériels, logiciels et services de virtualisation, et leurs concurrents qui ont fait le choix de commercialiser des produits spécialisés. L’enjeu : faire main basse sur le marché et en récolter les bénéfices en dissuadant les clients d’héberger leurs propres applications au profit d’un système de cloud computing.

Les fournisseurs de produits spécialisés se distinguent par leur aptitude à surclasser n’importe quel concurrent, tout en facilitant l’intégration de leurs solutions avec d’autres produits « bestseller » matériels et logiciels. Grâce à cette stratégie, si l’on en croit l’argumentaire, les clients bénéficient des meilleurs commutateurs réseau, serveurs lames, baies de stockage, hyperviseurs et bases de données disponibles sur le marché. On leur offre, à moindre coût, un niveau de performances, de fiabilité et de sécurité absolument inégalé, tout en les affranchissant de leur dépendance à la technologie propriétaire d’un fournisseur donné. Dans un datacenter virtuel, ces exemples ne manquent pas : nous pouvons notamment citer les commutateurs réseau de Cisco, les serveurs lames HP, les technologies de virtualisation de serveurs VMware, les logiciels de bases de données d’Oracle et les solutions de stockage à la demande de 3PAR. Les prestataires les mieux à même de recouper toutes ces offres sont incontestablement les fournisseurs de services spécialisés en cloud computing, dans la mesure où l’intégration est leur principal domaine d’expertise et constitue un atout majeur face à la concurrence. C’est aussi grâce à des économies d’échelle et à leur savoir-faire en matière d’intégration que ces fournisseurs affirment proposer des services moins chers et de meilleure qualité que les entreprises qui tentent de créer leurs propres « clouds privés ».

À l’inverse, la stratégie de leurs adversaires, partisans d’une solution « packagée », mise sur la préférence d’une partie de la clientèle pour une solution de datacenter totalement intégrée, même si certains composants ne peuvent se mesurer aux meilleurs produits du marché. Ces fournisseurs proposent des réseaux, serveurs, solutions de stockage et logiciels préconfigurés sous une même marque et prêts à l’emploi. Une telle approche pourrait séduire les petites et moyennes entreprises (PME) qui font souvent appel à leurs partenaires revendeurs pour leurs besoins d’intégration. Nous pouvons ici citer comme exemples l’initiative VCE (Virtual Computing Environment) entreprise par EMC en partenariat avec Cisco et VMware, HP (avec son acquisition de 3COM et d’EDS), ainsi que le spécialiste des bases de données, Oracle (à supposer que son rachat de Sun Microsystems se concrétise, ce qui lui permettrait de s’approprier toute la technologie de serveur, de stockage et de système d’exploitation de Sun). Les plus grands fournisseurs de services spécialisés dans le cloud computing (des sociétés telles que Savvis, AT&T Global Hosting ou Terremark) apparaissent d’emblée comme un marché de premier choix pour ces offres étant données les infrastructures massives qu’ils sont contraints de déployer et de prendre en charge. Pour autant, si toutes ces entreprises choisissent le même « package », elles peineront davantage à se démarquer ou à acquérir un avantage concurrentiel durable en termes de coûts ou de performances.

Les clients, concurrents et analystes se posent souvent la question suivante : « Pourquoi ne pas miser sur une stratégie de solution verticalisée ? ». Acheter une solution clé en main auprès d’un seul fournisseur apparaît de prime abord comme une excellente stratégie pour les PME qui ne disposent pas des compétences ou du personnel nécessaires pour assurer elles-mêmes l’intégration de ces produits. Mais cette approche peut-elle être aussi intéressante pour un fournisseur de services spécialisé dans le cloud computing ? Après tout, ces fournisseurs cherchent à vendre des services de cloud computing aux mêmes PME que celles démarchées par les acteurs proposant des solutions « clé en main ».

Le cloud computing crée un nouveau potentiel de profits dans l’industrie informatique, et les fournisseurs spécialisés dans ce domaine sont parfaitement positionnés pour réclamer leur part du gâteau. Le fait d’utiliser les mêmes agrégats de solutions n’aide pas ces fournisseurs à se différencier les uns des autres et place le potentiel de profits entre les mains des fournisseurs d’infrastructures. Pour remporter ce nouveau marché, les fournisseurs de services spécialisés dans le cloud computing n’ont en réalité guère d’autre choix, d’un point de vue concurrentiel, que de concevoir la solution sur mesure la plus compétitive qui soit. Autrement dit, faire mieux que la concurrence et différencier ces solutions par un choix étudié d’options à forte valeur ajoutée. Cela peut également amener une PME à s’interroger sur la pertinence de faire appel aux services d’un fournisseur de cloud computing qui se contente finalement d’une solution packagée, alors que cette entreprise pourrait acheter directement cette solution.

Seuls maîtres à bord sur le marché actuel de l’informatique d’entreprise, les fournisseurs de solutions intégrées ont tout intérêt à préserver leur domination. La création d’offres packagées sera sans doute leur arme de prédilection pour tenter de ralentir l’adoption du cloud computing tel qu’il est déployé par les fournisseurs de services spécialisés. Car les fournisseurs de services sont au final plus efficaces et achètent dans l’ensemble moins d’équipements pour répondre à un besoin métier spécifique lors du transfert de la fonction informatique dans le cloud. C’est une mauvaise nouvelle pour les principaux fournisseurs d’infrastructures actuels ; elle porte un coup à leurs motivations visant à introduire ces nouvelles solutions intégrées dans les entreprises et auprès des fournisseurs de services avec lesquels ils sont en concurrence. La nouvelle génération de fournisseurs de services de cloud computing commence néanmoins à reconnaître cette menace pour leurs modèles de déploiement et à devenir de plus en plus sceptique vis-à-vis des fournisseurs de piles verticales.

Partons du principe que, sur les dix prochaines années ou plus, l’informatique d’entreprise sera de plus en plus proposée comme un service, soit par des fournisseurs de services indépendants spécialisés dans le cloud computing, soit par des entreprises expertes en informatique capables d’offrir des « clouds privés » à leurs propres utilisateurs, voire à d’autres clients. Les entreprises qui seront dans l’incapacité d’assurer elles-mêmes l’intégration devront faire un choix : acheter des services de cloud computing auprès d’un fournisseur externe ou acheter à un fournisseur de solutions intégrées l’infrastructure nécessaire pour effectuer cette intégration en interne. Je pense que cette tendance durable en faveur du cloud computing finira par triompher, car il est facile de démontrer les avantages économiques et la flexibilité d’une structure de cloud computing dans les petites et grandes entreprises d’aujourd’hui. Autant d’avantages qui ne font que minimiser la valeur ajoutée offerte par les fournisseurs de solutions intégrées. Je doute également que cette stratégie vantée auprès des actionnaires sur la simple base de l’adoption du cloud computing puisse tenir leurs promesses. Je n’y vois qu’une vaine tentative des dirigeants du secteur pour justifier leurs stratégies de fusion et acquisition comme moyen de relancer la croissance du chiffre d’affaires.

L’avenir nous le dira, mais les clients avisés souhaiteront peut-être étudier attentivement les stratégies techniques proposées par les principaux fournisseurs de services de cloud computing pour voir si ces leaders ont privilégié les solutions intégrées proposées par les constructeurs ou les « meilleures » solutions préconisées par les intégrateurs. Ils découvriront que bon nombre de ces poids lourds ont même développé des « architectures de référence » de facto basées sur les meilleurs produits, afin d’optimiser leur flexibilité tout en réduisant les coûts et la dépendance à un seul fournisseur. L’étude des stratégies techniques de ces acteurs majeurs, dont le coût et la qualité des services sont des enjeux critiques, peut fournir une bonne base de réflexion à tous ceux qui cherchent la stratégie gagnante pour leur datacenter.


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