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Colloque CDSE : les menaces pèsent sur les systèmes d’information des entreprises

décembre 2009 par CDSE - Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises,

Le colloque européen des directeurs de sécurité, organisé ce mardi à l’OCDE par le CDSE (Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises), a été ouvert par Henry Proglio, PDG d’EDF, qui a rappelé l’importance de la sécurité pour les entreprises, « un investissement non immédiatement créateur de valeur, mais rentable à plus long terme car il permet d’éviter pour l’avenir bien des déboires et des désillusions ». Un discours pas nécessairement entendu par tous, au regard de la diminution des budgets consacrés à la sécurité dans les entreprises en période de crise économique.

Un discours auquel le criminologue Alain Bauer souscrit pleinement en introduction du colloque. Il rappelle par ailleurs que la sécurité des entreprises dépend davantage de l’analyse des risques réalisée à partir des informations disponibles que de la pratique du renseignement. Explicitant son propos, il affirme que « 99% de ce qu’on nous devrions savoir pour faire face à l’avenir est connu, la question est de savoir quelle analyse stratégique de ces éléments nous faisons ».

Ce discours n’empêche pas de nombreux panelistes, Henry Proglio en tête, de regretter que les administrations étatiques, notamment les services de renseignement, ne se soucient pas suffisamment des besoins des entreprises en matière de sécurité et de protection de leur patrimoine. Philippe Teixeira, Directeur de la Stratégie de la DGSE, rappellera néanmoins que la création en septembre par l’Etat d’une délégation interministérielle à l’intelligence économique visait justement à remédier à cet écueil.

Une table-ronde a été consacrée à l’analyse des résultats d’une enquête exclusive menée avec la collaboration de l’EDHEC auprès de 73 entreprises multinationales.

Cette enquête révèle les principales sources de criminalité auxquelles sont confrontées les entreprises, à savoir les vols sur site (matériels, équipement) et dans une moindre mesure les fraudes internes, crimes les plus graves car également les plus couteux pour l’entreprise. Cette menace « interne » a été identifiée comme une priorité par certains intervenants, même si nombre d’entre eux ont rappelé qu’il était primordial d’éviter de penser que les crimes passés sont ceux qui se reproduiront à l’avenir. Les intervenants ont donc axé leurs propos sur les nouvelles menaces ou celles qui commencent à émerger : cybercriminalité, attaque informationnelle nuisant à l’image de l’entreprise, renaissance d’un terrorisme d’extrême gauche, menaces terroristes contre les « infrastructures critiques »…

Autant de phénomènes alimentés par une crise économique qui a créé, de l’avis de tous, des frustrations et une radicalisation des modes d’action, qu’il s’agisse des séquestrations de patrons, des blocages d’usine ou des menaces d’attentat contre des sites industriels…

L’enquête menée a également révélé que les risques les plus médiatiques ne sont pourtant pas les plus fréquents. Les risques terroristes et de piraterie maritime sont par exemple à relativiser, même si leur sensibilité s’accroit à mesure que l’entreprise s’internationalise. Dans l’ensemble, le terrorisme et la guérilla sont les menaces les moins « problématiques » pour les entreprises, lesquelles se montrent davantage sensibles aux vols des employés, à la petite délinquance ou au hacking. De même, la piraterie maritime, au combien médiatisée, demeure marginale par rapport à la piraterie routière.

Parmi les 41 pays cités comme abritant une criminalité importante, la Russie a été citée par 25% des entreprises comme le pays où elles sont le plus exposées au crime, devant la Chine pour 17% d’entre elles. Suivent ensuite des pays tristement réputés pour leur taux de criminalité, respectivement le Nigeria, l’Algérie, l’Afrique du Sud ou encore le Brésil.

Quels sont les moyens de réaction et de protection de l’entreprise ? D’après l’enquête, elle réagit avant tout par la modification de ses procédures de sûreté, par une évolution de sa gouvernance d’entreprise et par une modification de sa gestion des ressources humaines.

Afin de se protéger, l’entreprise juge deux fois plus utile de recourir aux forces de police qu’aux armées nationales ou à des armées privées (mercenariat…). De même, les entreprises relèvent la très forte utilité des entreprises de sécurité/sûreté et des Associations de Directeurs Sécurité/sûreté, faisant du partage d’expériences un élément clé du renforcement de la protection des entreprises. Ces moyens de protection ne doivent pas faire oublier un besoin explicitement évoqué tout au long de la matinée : le besoin de l’appui étatique.


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