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Biométrie : pourquoi les états freinent leur usage alors que les consommateurs l’acceptent ?

novembre 2016 par Jacky Lecuivre, Président Directeur Général de Coppernic

Les fabricants d’appareils numériques intègrent de plus en plus de de systèmes de
contrôle biométrique, que ce soit des capteurs d’empreintes digitales ou même un
scanner d’iris. L’usage de la biométrie représente-t-elle une révolution ? Pas si
sûr. Ces lancements et son acceptation par les consommateurs sont révélateurs d’une nouvelle façon de percevoir et d’adopter des technologies qui suscitaient
traditionnellement des réticences voire des craintes.

La biométrie, déjà dans toutes les poches

Si les Français considèraient la reconnaissance d’empreintes digitales comme une
technologie réservée à la police, les initiatives de sécurité biométrique des géants
de l’informatique, telle que la généralisation des capteurs d’empreintes et
l’annonce de l’arrivée d’un scanner d’iris sur les prochains téléphones de Samsung,
illustrent la démocratisation et la banalisation de la biométrie dans les produits
grand public. Idriss Aberkane, professeur à Centrale Supélec et chercheur à
Polytechnique, a bien résumé le parcours que traverse une innovation avant d’être
acceptée par l’opinion commune : elle est tout d’abord considérée comme ridicule,
puis dangereuse, avant d’aller de soi. Il semblerait donc que la biométrie appliquée
aux usages quotidiens ait atteint cette dernière phase.

Apple Pay utilise la reconnaissance d’empreintes digitales qui équipe les nouvelles
générations de smartphones et sert notamment à déverrouiller l’appareil sans saisir
de code. Sont également concernés les achats en ligne effectués dans un cadre limité comme iTunes ou l’AppleStore. L’utilisation généralisée en magasin est prévue pour
dans quelques mois. La biométrie est donc dans toutes les poches, et ce pour des
usages de plus en plus fréquents et basiques. À l’instar des données personnelles
qui alimentent les big data, les empreintes digitales deviennent des éléments
d’identification que nous partageons de plus en plus facilement dans notre
quotidien.

Du moment qu’un service leur est utile, les utilisateurs de smartphones se
préoccupent finalement assez peu de l’usage qui est ou pourrait être faite de leurs
empreintes digitales et des traces qu’ils sont amenés à laisser via une puce NFC.

Les Français favorables au contrôle et à la traçabilité pour la sécurité des biens
et des personnes

Pourtant, et malgré les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la sécurité de notre pays
et de ses habitants, des réticences tenaces continuent de freiner l’utilisation de
ces technologies pourtant susceptibles de faciliter grandement la recherche des
individus dangereux présents dans les fichiers sensibles des états. Alors que des
solutions très performantes intégrant toutes ces technologies sont aujourd’hui
disponibles et susceptibles d’apporter une aide précieuse aux policiers en charge
des contrôles aux frontières ou inopinés, certains chantres des libertés
fondamentales continuent de rejeter l’utilisation des empreintes digitales
considéres comme faisant partie du patrimoine privé des individus, fussent ils de
dangereux terroristes potentiels.

Cette attitude va à l’encontre d’une récente enquête réalisée par OpinonWay pour le
compte de Coppernic qui révèle que la plupart des Français (76%) sont favorables aux
dispositifs de contrôle utilisant les capteurs d’empreintes digitales. Plus
généralement, cette enquête démontre que, face à la menace terroriste et à la montée
de la violence dans la société, beaucoup de citoyens sont prêts à « sacrifier » une
partie de leurs libertés individuelles pour améliorer la sécurité de leus proches et
de leurs biens. Il ne s’agit pas de sombrer dans la psychose sécuritaire, mais au
contraire d’en revenir aux fondements du contrat social : les instances régaliennes
de l’Etat assurent la protection des individus, en échange d’une part de contrôle.

La technologie sera d’autant mieux acceptée qu’elle a une visée positive, d’autant
plus qu’elle peut facilement susciter des inquiétudes. On l’a vu lors des débats
relatif à la loi Renseignement l’année dernière : le fantasme de Big Brother n’est
jamais loin. Pour s’en prémunir, la pédagogie est de mise. Il est primordial d’être
transparent tant sur les ressorts de la technologie que sur l’utilisation des
données. C’est à ces conditions seulement que les innovations seront considérées
comme socialement acceptables et opérationnellement efficaces.


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