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8 facteurs à prendre en considération par les entreprises pour maîtriser la facture énergétique de leurs centres de données

mars 2014 par Olivier Grosjeanne, Responsable de l’activité Data Center de Dimension Data

Les DSI subissent des pressions croissantes pour réduire la consommation électrique de leurs centres de données. Une situation qui n’étonne guère Olivier Grosjeanne, Responsable de l’activité Data Center de Dimension Data, qui explique ce phénomène par les volumes de données toujours plus conséquents que les entreprises sont appelées à gérer et par la flambée des coûts énergétiques. À vrai dire, il y a peu de temps encore, nombre d’établissements étaient convaincus de l’inéluctable multiplication de centres de données énergivores, conséquence de la logique hausse exponentielle de leurs données.

Pourtant, affirme Olivier Grosjeanne, le centre de données de nouvelle génération, couplé à l’approche et aux technologies adéquates, permet aux entreprises de juguler cet engrenage à la hausse des coûts de l’énergie. Il énumère huit facteurs à prendre en considération pour faire rimer centres de données avec sobriété énergétique – et économies.

Étape n°1 – Envisagez d’autres emplacements ainsi que des modèles de déploiement et de gestion alternatifs

La première étape à observer, dans votre quête d’un centre de données peu gourmand en énergie, consiste à analyser les diverses formules de déploiement et de gestion à disposition ces dernières années. Le cloud computing ouvre de nouvelles pistes à explorer aux responsables de centres de données désireux d’optimiser le rendement énergétique. Aujourd’hui, les centres de données et les infrastructures TIC sur site, propriété de l’entreprise, sont progressivement abandonnés au profit de modèles hébergés ou cloud, les établissements s’efforçant de tirer parti des avantages induits par cette approche « aaS » (sous forme de service).

Le centre de données de nouvelle génération concentre peu à peu les multiples services indispensables à la logistique de l’entreprise, mobilisables au fur et à mesure de ses besoins. Vous pouvez obtenir de votre prestataire cloud diverses permutations de services, en fonction de la spécificité de vos impératifs à un moment donné. Libre à vous de retenir une solution privée, hébergée ou publique, compte tenu de la nature de la charge de travail ou des données. La réduction spectaculaire de la consommation d’énergie à la clé a particulièrement retenu l’attention ces derniers temps. Les centres de données modernes à grande échelle sont conçus pour offrir un taux de rendement énergétique élevé. D’autres économies peuvent être réalisées sur la mise en cloud et l’hébergement de centres de données ultra-automatisés : en marge de l’extinction automatique des équipements non utilisés, vous payez uniquement pour le matériel (et l’énergie correspondante) effectivement consommés.

Une fois que vous avez réfléchi à ce que vous souhaitez loger dans vos installations et à la manière dont vous entendez obtenir et consommer les services du centre de données, passez à l’étape suivante : réévaluez le nombre de centres de données physiques à exploiter. En optimisant le déploiement des applications en réseau, vous pouvez réduire le nombre de centres nécessaires. Et réduire les infrastructures, c’est aussi alléger la facture énergétique.

Se pose ensuite le problème de l’emplacement des centres de données. Jusqu’à présent, les entreprises les érigeaient à proximité de leurs collaborateurs. Une approche plus moderne consiste à les implanter là où les performances réseau sont optimales, et à ouvrir ailleurs des bureaux pour les employés. Si vous investissez dans des outils d’automatisation et d’administration à distance, inutile de concentrer les ressources humaines dans les locaux abritant le centre de données.

Une autre stratégie consiste à rehausser la température de fonctionnement de votre centre de données. Dans les centres classiques, les températures froides prédominent, censées ménager le matériel. De récentes théories font valoir qu’il est possible d’y élever la température de quelques degrés : le personnel y gagnera en confort et vous, en consommation d’énergie. En augmentant de 5 % seulement la température de fonctionnement de votre centre de données, vous pouvez réaliser plus de 10 % d’économies sur le refroidissement. Autre approche relativement nouvelle sur le plan de la conception : l’installation des unités de climatisation de salles informatiques (CRAC) et des groupes électrogènes à l’extérieur du centre de données, qui résout le problème de la dissipation thermique de ces équipements. Par ailleurs, la gestion intégrée de cette infrastructure à votre centre de données dynamise l’administration des différentes composantes et assure un fonctionnement ininterrompu – à des réglages optimaux – en fonction des conditions ambiantes et des impératifs de charge.

Étape n°2 – Optez pour la virtualisation et la consolidation

Virtualisation et consolidation vont de pair avec un centre de données sobre en énergie. Nombre de serveurs, à l’heure actuelle, n’utilisent que 5 à 15 % de leurs capacités, à des fins mono-applicatives. Grâce à une analyse et une consolidation adéquate, il est possible d’en regrouper plusieurs en un seul serveur physique nettement moins énergivore que les équipements de départ. Résultat ? Des économies à la clé, et un centre de données nettement plus respectueux de l’environnement.

Le concept de la virtualisation est simple : il s’agit d’encapsuler les ressources informatiques pour les exécuter sur une infrastructure physique partagée en faisant en sorte que chacune d’elles semble exister dans son propre environnement physique distinct. Pour ce faire, il faut mettre en commun les ressources de calcul et de stockage, sorte de « réservoir » dans lequel viendront puiser réseaux, systèmes et applications, à mesure des besoins.

Si les projets de virtualisation et de consolidation sont complexes, les avantages induits sont plus que convaincants : disponibilité optimisée des applications et continuité des opérations, totale indépendance par rapport au matériel et aux systèmes d’exploitation, etc.

Ces nouvelles technologies serveur qui réduisent considérablement la consommation électrique méritent d’être prises en compte, notamment pour les déploiements à grande échelle.

Étape n°3 – Élaborez une urbanisation efficace

L’Uptime Institute a concocté un livre blanc à partir d’une enquête réalisée auprès de 19 centres de données qui révèle qu’en moyenne, 40 % seulement de l’air froid sert à refroidir directement les serveurs, accentuant encore les déperditions énergétiques au sein de ces installations. Alors, que vous conceviez un nouveau centre de données ou modernisiez l’environnement en place, recourez à des pratiques optimales dans l’urbanisation de votre centre de données. Voici quelques exemples :

Organisation en couloirs chauds et froids

L’alternance de couloirs chauds et froids constitue un agencement optimal, de nature à corriger nombre des problématiques de refroidissement dans un centre de données classique. La mise en place de couloirs chauds/froids épargne à l’équipement les retours d’air chaud, réduisant ainsi les risques d’interruption de service en raison d’une défaillance matérielle. De plus, un couloir chaud vous permet de confiner les zones à densité thermique élevée – racks avec serveurs lames, par exemple – et de traiter spécifiquement la dissipation de chaleur. Plusieurs méthodes peuvent ainsi s’appliquer aux flux de chaleur rejetée dans un même centre de données.

Distribution de puissance entre racks

Autre facteur à prendre en compte : la distribution de puissance entre racks. Tout doit être mis en œuvre pour que l’écart de puissance entre racks n’excède pas 10 à 15 %. Et ce, afin de réduire les points chauds et les opérations épisodiques de confinement de couloir chaud. Bien souvent, les concepteurs de centres de données ont tendance à placer dans les mêmes baies des serveurs aux fonctions similaires, mais cet atout proximité est neutralisé par la densité thermique générée. Seule exception à la règle : l’isolation de configurations de serveurs haute densité autorisant leur fonctionnement à des températures élevées.

Réduction ou suppression du câblage sous plancher

Il est impératif que les entreprises équipées de systèmes de climatisation à pression statique réduisent ou suppriment les câbles sous plancher. Si ce n’est pas possible, utilisez des gaines, supports et autres techniques structurées comme chemins de câbles. Réduire les obstacles entre les unités CRAC et les dalles de sol perforées, c’est faciliter la circulation de l’air et optimiser l’efficacité du circuit de refroidissement.

Étape n°4 – Repensez le réseau du centre de données

Les technologies, architectures et approches applicables aux réseaux des centres de données ont considérablement évolué, à mesure que les entreprises et l’industrie n’ont eu de cesse d’affirmer le rôle du réseau jusqu’à en faire la plate-forme du centre de données moderne. Le réseau peut contribuer de manière significative aux économies d’énergie : le déploiement d’un matériel réseau spécialisé, et non universel, dans les centres de données présente des avantages non négligeables. Exemples :

· Circulation d’air d’avant en arrière, à l’appui des couloirs chaud/froid

· Alimentations à haut rendement qui réduisent considérablement la consommation électrique par port

· Convergence fonctionnelle permettant de regrouper plusieurs équipements en un même dispositif, lequel réduit à son tour le nombre de chemins de câbles et améliore la circulation de l’air dans tout le centre de données

Étape n°5 – Recourez aux technologies appropriées

Dans votre quête du centre de données à haut rendement énergétique, ne vous contentez pas d’une simple comparaison prix-performances. Il est important de prendre en compte, dans vos calculs, le coût total du centre de données, lequel englobe sa facture énergétique.

Recherchez d’abord des prestataires qui, dans leurs stratégies R&D, s’intéressent à la consommation électrique et au refroidissement. Sélectionnez ensuite les équipements en fonction des coûts de cycle de vie, en tenant compte de la consommation énergétique des serveurs.

Exemple de sobriété énergétique : la technologie MAID (Massive Array of Idle Disks). Cette technologie de stockage, qui fait appel à un grand nombre de disques durs, procède à l’extinction de ceux peu ou non utilisés. Sur des milliers de disques durs, le coût du stockage au téraoctet équivaut à celui de la bande.

Étape n°6 – Adoptez une toute autre perspective de la gestion du cycle de vie de l’information (ILM)

La gestion du cycle de vie de l’information (ILM) est l’affectation optimale des ressources de stockage qui sous-tendent une activité. De la conversation téléphonique aux dossiers juridiques et médicaux, chaque élément d’information dans une entreprise a une durée de vie utile. La mise en œuvre d’une stratégie ILM génère des gains d’efficacité en matière de stockage de données, sources de gains d’efficacité sur le plan de la consommation électrique.

L’ILM rationalise les magasins de données, bien souvent chaotiques et non structurés, gérés par l’entreprise. Le stockage, l’utilisation, la maintenance et la destruction de ces données peuvent en effet se révéler relativement onéreux tout au long de leur durée de vie – généralement plus longue que leur durée de vie utile. Tout l’art de l’ILM consiste à appréhender les besoins de votre entreprise en la matière, et à développer l’infrastructure et les processus nécessaires à la préservation de l’utilité de ces informations, tout en réduisant le coût d’une telle maintenance.

Tout l’intérêt de l’ILM réside dans sa capacité à faire le lien entre le coût du stockage et la valeur des informations stockées. Le stockage différencié s’inscrit donc au cœur de son implémentation. Les données les plus importantes, ou les plus stratégiques en termes de résultats, seront donc stockées sur les solutions les plus performantes et les plus onéreuses. Ne recourez pas à d’onéreux systèmes de stockage énergivores, là où une bande suffira, uniquement pour vous conformer aux impératifs de mise en conformité. Tirez parti de solutions basse vitesse, peu gourmandes en énergie, à chaque fois qu’elles répondent à vos impératifs. De plus en plus, les disques SSD s’affirment comme des éléments indissociables de l’architecture de l’entreprise, par leurs gains de performances. Dans vos prises de décisions, ne négligez jamais les compromis à trouver sur le plan énergétique.

En connaissant la typologie des données (âge, type de fichier, fréquence d’utilisation et valeur pour l’entreprise), vous déciderez en parfaite connaissance de cause des stratégies ILM à adopter. Les bilans effectués par Dimension Data dans plus d’une centaine d’entreprises dans le monde font apparaître en moyenne plus de 40 % de fichiers dupliqués. Ces informations procurent aux établissements l’éclairage nécessaire pour décider ou non du transfert des données vers des solutions de stockage moins onéreuses et moins gourmandes en énergie ; elles leur permettent également de mieux utiliser les environnements en place, en économisant de l’espace de stockage grâce à la compression et à la déduplication. Au final, le transfert intégral des informations stockées dans le centre de données au profit de solutions cloud ou d’archivage peut réduire considérablement la consommation d’énergie sur site.

Étape n°7 – Renseignez-vous sur le refroidissement liquide

Pour relever les enjeux des serveurs lames et de l’informatique haute densité, les entreprises se rendent compte qu’elles ont besoin de solutions de refroidissement et de gestion de la chaleur efficaces. Si nombre d’entre elles acceptent volontiers d’intégrer des systèmes de refroidissement liquide au sein de leurs infrastructures afin de bénéficier d’une efficacité accrue en la matière, d’autres rechignent à devoir installer ça et là des canalisations d’eau courante au beau milieu de leurs centres de données.

Les systèmes de refroidissement liquide utilisent des échangeurs de chaleur air-liquide pour garantir un refroidissement efficace et isoler l’équipement du système de chauffage, ventilation et climatisation existant. Il existe plusieurs méthodes de refroidissement liquide d’un centre de données :

· Échangeur de chaleur latéral – Armoire hermétique qui assure un refroidissement latéral confiné, empêchant toute dissipation dans la salle des serveurs.

· Refroidissement des processeurs avec échangeur de chaleur au niveau du sol – Boîtier avec échangeur de chaleur au niveau du sol, parfois jugé plus sûr puisque les composants ne sont pas détériorés en cas de fuite.

· Module porte – Porte complète remplaçant celle d’une baie de serveurs standard, dotée de tuyaux étanches d’eau réfrigérée.

· Refroidissement liquide en baie – Architecture intégrée à la baie, avec alimentation électrique sans coupure, distribution de puissance et refroidissement ; l’unité de distribution du refroidissement assure le pompage de l’eau via un tubage aluminium ou plastique pour refroidir les serveurs.

· Refroidissement liquide monté sur équipement – Fonctionne au niveau de l’équipement, les réfrigérants étant acheminés via des plaques étanches sur le dessus du processeur.

Si le refroidissement liquide assure le meilleur transfert thermique et une dissipation optimale de la chaleur, une autre possibilité, sans doute meilleure, consiste à opter pour le refroidissement par l’air extérieur durant toute ou partie de l’année. Le climat devient alors un élément décisif à prendre en compte dans le choix de l’emplacement du centre de données.

Étape n°8 – Utilisation de technologies économes en énergie

Il existe un certain nombre de technologies économes en énergie sur le marché. Les équipements courant continu (DC), par exemple, peuvent avoir un impact significatif sur la consommation électrique ; mais, dispendieux à configurer, ils ne sont pas disponibles partout et sont aussi plus onéreux que leurs équivalents en courant alternatif.

À l’heure actuelle, les centres de données opèrent quantité de conversions entre courant alternatif et courant continu. D’où un gaspillage d’énergie, émise sous forme de chaleur, qui accentue les besoins en refroidissement. Autant alimenter les serveurs en courant continu directement ! Aux Etats-Unis, le LBNL (Lawrence Berkeley National Laboratory) estime qu’une entreprise pourrait réduire de 10 à 20 % sa consommation d’énergie en passant au courant continu.

Envisagez, sinon, de déployer un système de climatisation de tension supérieure si cette solution s’y prête avec les technologies déployées. La suppression d’un transformateur abaisseur de tension et des pertes de distribution peuvent réduire jusqu’à 10 % les pertes d’énergie.


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